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NOTICE

développe, d’une part, jusqu’à la rue des Mathurins, et communique de l’autre, après un retour d’équerre, aux restes du palais des Thermes, auquel elle se rattache comme partie intégrante.

C’est dans la première partie qu’existe encore le château d’eau, ou réservoir de l’aqueduc de Rungis[1] (maintenant d’Arcueil), affecté primitivement au service de ces thermes (ou bains), et dont les canaux de conduite furent découverts lors des travaux faits en 1544 a la porte Saint-Jacques, contre l’armée de Charles-Quint.

Le palais des Thermes (palatium Thermarum), dont la construction est attribuée à Constance Chlore, père de Constantin, mort en 306, ou à son petit fils Julien[2], comportait, indépendamment des jardins, des bâtiments d’une grande étendue, dont

  1. Une bouche de ce réservoir, pratiquée presque au-dessus de la borne-fontaine, et qu’on ouvre dans l’été à jours et heures fixes, lance une forte colonne d’eau jusqu’au milieu de la rue des Mathurins.

    L’aqueduc d’Arcueil a été construit par Jacques de Brosse, sous la régence de Marie de Médicis.

  2. Saint-Foix (t. II, p. 15) combat l’opinion de ceux qui soutiennent que le palais des Thermes était bien plus ancien que l’empereur Julien, qui commandait dans les Gaules en 357, en faisant remarquer qu’il fut bâti sur le modèle des bains de Dioclétien à Rome, qui ne furent achevés qu’en 306. D’ailleurs, ajoute-t-il, en bâtissant des thermes, il fallut en même temps s’occuper d’y faire venir des eaux ; or, ce que dit Julien dans son Misopogon, que les Parisiens n’ont pas d’autre eau que celle de la Seine, prouve que l’aqueduc de Rungis n’était pas encore terminé alors.