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SUR L’HÔTEL DE CLUNY.

diatement sous la gracieuse influence du style dit de la renaissance.

Où trouver un type plus complet pour l’attrait des souvenirs historiques, et surtout pour l’étude de l’histoire de l’art par les monuments, étude devenue de nos jours[1] une passion (A) qui, comme toutes les autres, naît et s’accroît sans doute des difficultés de se satisfaire, mais qui, grace à la frénésie plus tenace encore, et malheureusement plus durable, de nos moderniseurs, devra bientôt s’éteindre faute d’aliments ?

En entrant dans l’hôtel de Cluny, il suffit de jeter un coup d’œil sur les détails encore évidents du massif de vingt pieds d’épaisseur à sa base seulement, dans lequel est pratiquée la voûte, ogive sur la façade et plein cintre en dedans, qui conduit à gauche, de la grande cour à celle des Thermes, pour reconnaître, par les couches alternatives de petites pierres carrées et de chaînes de briques de vingt-deux pouces, liées par un ciment presque agatifié, que cette partie de l’hôtel repose sur une construction romaine. Elle se

  1. La substitution, dans les nouvelles écoles dramatique et historique, de scènes vraies, ou du moins vraisemblables, aux pompeux et éloquents mensonges, et, dans les arts du dessin, des habitudes humaines, quelles qu’elles fussent, aux formes toujours héroïques d’une nature de convention, a dû faire naître ce goût, que les collections de quelques amateurs et les études spéciales de quelques artistes ont développé.

    Sous ce dernier rapport, M. Duponchel a rendu de vrais services en exploitant judicieusement les archives pittoresques du moyen âge dans l’intérêt de notre instruction et de nos plaisirs.