Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
HÔTEL DE CLUNY.

car force nous est de négliger les détails pour ne pas faire un catalogue in-folio, nous citerons d’abord, par droit de primogéniture, quelques figures et coffres en cuivre et en ivoire, travail des 9e, 10 et 11e siècles. Une belle Croix portative à deux faces, du 12e siècle, et bon nombre de reliquaires, grands, moyens et petits ; Custodes[1], plats, coupes, etc., en émail incrusté sur cuivre, champ levé, ouvrages byzantins non imités jusqu’à ce jour, d’un éclat inaltérable et par conséquent de la plus belle conservation : l’un de ces reliquaires porte la date de 1209. Des Crosses en cuivre travaillé des 12e, 13e siècles (une trouvée dans la tombe d’un ancien abbé de Clairvaux et incrustée de pierres fines, dont une gravée). Un grand coffret, et plusieurs petits en compartiments d’ivoire, ou d’os sculpté, représentant des scènes des croisades, ou des romans de chevalerie, avec mosaïque et ivoire de couleur, ouvrages faits en Palestine au 13e siècle ; une très-belle Croix en ivoire, composée de bas-reliefs plats et en partie dorés : celui du centre représente le Christ en croix, etc., chacun des autres un épisode de sa vie, travail du 14e siècle. Un Ostensoir en cuivre doré de 1304 ; une Crosse d’ivoire montée en vermeil d’un travail ronde bosse des plus étonnants[2] par l’expression, l’ajustement et le fini des

  1. Por mettre oistres (hosties). Un cartulaire du 14e siècle mentionne ung pot de voiere laboré d’or, qui avait cette destination. Il y en a, dans la collection, en émail, en ivoire et en bois sculpté.
  2. En cédant ce précieux monument, qui était resté à Dijon, on y a joint, mais à meilleur compte, l’anecdote suivante, qui