Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ÉTAT ACTUEL DE L’HÔTEL DE CLUNY.


Cet hôtel se trouvait livré, depuis le décès de Messier, aux relations purement commerciales[1], lorsqu’en 1832 la fantaisie d’un amateur, collecteur depuis long-temps d’objets d’art d’époques analogues à celle de la construction de l’hôtel, lui suggéra l’idée d’ajouter à l’effet de sa collection par l’harmonie du cadre.

En même temps que se préparaient les longues dispositions nécessaires pour cette installation, un artiste d’un double renom, puisqu’il joint à sa réputation personnelle d’habileté comme architecte et comme peintre, la célébrité qu’il tire, dans l’espèce surtout, des services rendus par son père, M. Albert Lenoir, rêvait de son côté la résurrection qu’il lui appartient plus qu’à tout autre de provoquer, du Musée des monuments français.

Frappé de l’idée que la réunion de ce qui reste de

  1. Il nous a été prouvé qu’un célèbre traitant sous la république et l’empire avait eu long-temps, dès 1794, un appartement à sa disposition à l’hôtel de Cluny. Nous doutons que même dès cette époque il en ait usé autrement que le cardinal de Lorraine, c’est-à-dire à titre de refuge : ces sylphes de la finance, qu’on trouve partout et nulle part, selon qu’il s’agit pour eux de puiser dans le trésor public ou d’y reverser, ayant toujours le soin prudent de se ménager des retraites, en cas de règlement de comptes.