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NOTICE

stituées depuis un siècle et demi aux notabilités d’autres sortes, en rappelant la longue résidence, bien autrement consacrée par le titre de tous nos bouquins, qu’y ont faite les Vincent, les Moutard, les Fusch, etc.[1], jusqu’au vénérable Le Prieur, dernier acquéreur de l’hôtel, vendu en l’an 8 (1800), comme propriété nationale, à un chirurgien ex-législateur. Nous ne nous attacherons pas non plus à rappeler les diverses destinations temporaires que ses localités principales ont reçues, par la transformation de la chapelle haute en amphithéâtre de dissection[2], puis en salle de cours

  1. Ce quartier a été de tout temps consacré aux établissements de cette nature. C’est au collège de Sorbonne qu’en 1470, peu d’années après la découverte de l’imprimerie, trois imprimeurs allemands vinrent, selon Félibien, établir leurs ateliers, et faire participer la France aux bienfaits d’une industrie dont les développements obtenus dans ce même quartier sont aujourd’hui complets : nous le pensons du moins.
  2. Un docteur d’un certain âge nous avoua dernièrement avoir contribué à faire disparaître avec son scalpel, en attendant mieux, les armoiries qui garnissaient les douze écussons devenus ras. La disposition de l’amphithéâtre rapprochait alors les derniers bancs des corniches. C’était cependant sous l’empire du décret du 5 brumaire an ii, contenant une recommandation dont on ne tint pas grand compte. Le moyen, en effet, de croire qu’on ait pu appliquer, sous la convention, une pénalité quelconque à un mutilateur de fleurs de lis, quand de nos jours on lui promettrait une récompense honnête. Disséquer dans cette chapelle, c’était commettre un double sacrilège ; car on sait qu’encore au commencement du 16e siècle, la dissection était considérée sous ce point de vue, en France, et en Espagne où Charles-Quint soumit ce cas de conscience aux théologiens de Salamanque.

    Des études sur le corps humain avaient été faites au 14e