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NOTICE

l’évêque de Bayeux, etc., ainsi que le constatent divers titres des 13e et 14e siècles, l’altération de leurs formes et de leurs distributions primitives dut s’étendre en raison des convenances de ces divers possesseurs. On doit croire aussi que dans l’intervalle de cent cinquante ans, qui s’écoula depuis l’acquisition faite, vers 1340, par Pierre de Chaslus, de la totalité de ce domaine, au nom de l’ordre de Cluny[1], jusqu’à l’époque de la construction de l’hôtel, par Jean de Bourbon et par Jacques d’Amboise, le parti que cet ordre dut tirer des bâtiments acquis par lui, dut contribuer à les dénaturer. Ce qui demeure constant, c’est qu’à partir du commencement du 16e siècle, il ne resta de ces immenses constructions homogènes, encore debout à la fin du 12e, que la salle voûtée des Thermes, respectée ou peut-être négligée par l’ordre religieux, et les longs, hauts et épais murs de soutènement de l’hôtel de Cluny, indissolubles liens que n’a pas rompus la déplorable division des deux édifices, et qui serviraient si bien à les renouer pour le Musée chrono-

  1. Un titre du 7 mai 1789, dont nous n’avons pu prendre connaissance que très-récemment, a levé nos doutes sur l’importance de l’acquisition faite par Pierre de Châslus. Il en résulte évidemment que la salle des Thermes y était comprise, et que l’ordre de Cluny est resté propriétaire de la totalité des restes du palais, jusqu’à l’époque de la conversion des domaines religieux en propriétés nationales. Dans cet acte, « M. Dominique de Larochefoucault, cardinal, archevêque de Rouen, abbé de Fécamp, stipule comme abbé, supérieur-général et administrateur de l’abbaye et de tout l’ordre de Cluny et pour l’utilité et l’avantage de lui et de ses successeurs abbés de Cluny. » Relativement à la location de l’hôtel Cluny faite pour 99 ans au sieur Moutard, cet acte « fait exception de la terrasse et de son emplacement qui, jusqu’à ce moment, a fait partie dudit hôtel Cluny, et qui forme la partie supérieure de la voûte de l’hôtel de la Croix-de-fer, loué à bail emphytéotique au sieur Falaise, marchand tonnelier à Paris. » Il fallait que les deux localités appartinssent à l’ordre de Cluny, pour qu’il disposât en faveur d’un de ses locataires de la partie supérieure du bâtiment occupé par un autre.