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SUR LE PALAIS DES THERMES.

à son chambellan Henry. Sans doute, avant même cette concession, la partie des bâtiments qui devait composer l’aile gauche, face au sud, avait été détruite pour faire place à l’hôpital et à l’église de Saint-Mathurin, que l’ordre des religieux de la Trinité, pour la rédemption des captifs, possédait en 1209[1]. La spéculation qui dénatura les parties de ce palais, rétrocédées par le chambellan de Philippe-Auguste, fit sans doute en même temps couvrir ses dépendances d’autres bâtiments, puisque saint Louis, pour fonder le collège de Sorbonne, fut obligé d’acquérir des maisons existant devant le palais des Thermes[2].

Lors de l’occupation, ou du moins de la possession successive des restes de ce palais, par Simon de Poissi, par Jean de Courtenay, seigneur de Champignelles, par Raoul de Meulan, par l’archevêque de Reims, par

    le nom de clos, de lias ou de laas, clos du palais (arx) ; qu’il était borné à l’est par les bâtiments du palais et par une voie romaine venant d’Orléans, traversant Issi et qui, passant entre la Sorbonne et l’église Saint-Benoit, prenait, au-dessous de la rue des Mathurins, sa direction de la rue Saint-Jacques jusqu’au Petit-Pont. Au nord, la Seine même formait sa limite, ce qui ajoutait à l’agrément des jardins. M. Caylus a reconnu en effet (Recueil d’antiquités, tome II, p. 373) qu’il existait des traces continues de constructions romaines du palais à ce point de la rivière. À l’ouest, sa limite résultait d’un canal dit la Petite-Seine, allant, du bas de la rue Saint-Benoît, baigner l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, et venait joindre la Seine à l’angle du quai Malaquais et de la rue des Petits-Augustins. Au sud, il s’étendait jusqu’à la place de Sorbonne.

  1. Ces religieux, reconnus par le pape seulement en 1197, prirent le nom de Mathurins de celui du saint dont le corps reposait dans une petite chapelle de l’hôpital qui leur fut concédé. La rue, appelée des Mathurins, par suite de cette fondation, se nommait précédemment rue des Thermes(Voir Piganiol de la Force, t. 6, p. 285.) Cette circonstance ne confirme-t-elle pas l’opinion émise ci-dessus, que le palais des Thermes était placé dans la même direction que l’hôtel de Cluny et que sa principale entrée était au sud ?
  2. Histoire de saint Louis, par le confesseur de la reine Marguerite. Édit. de 1761, p. 345.