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NOTES.

presque simultanément les Donatello, les Michel-Ange, les Vischer, les Paul Ponce, etc., etc. ; mais dans la marche rétrograde de l’art, la sculpture a pris les devants à son tour : depuis son règne de plus d’un siècle, quels noms, autres que ceux de Sarrazin, de Francheville et du Puget, ont surgi en France et à l’étranger ? et qui pourrait-on citer depuis Bouchardon jusqu’à Canova ?


ART DRAMATIQUE.


(L), page 23.

Les confrères de la Passion de Notre-Seigneur, succédant aux Jongleurs qui exploitaient seuls notre art dramatique, depuis le règne de saint Louis, se formèrent en société vers la fin du 14e siècle. Charles VI leva l’interdiction apportée à leurs représentations par le prévôt de Paris, et les autorisa, par lettres patentes du 4 décembre 1402, à transférer leur théâtre, de Saint-Maur à Paris, et à jouer publiquement, dans cette ville, leurs comédies pieuses[1], « dites moralités ou mystères, en y appelant

  1. Les comédies pieuses et les farces et parades de carrefours constituèrent seules le répertoire dramatique, en France, jusqu’à l’époque où l’imprimerie, en reproduisant les compositions d’Aristophane, de Plaute, etc., fit entrevoir aux lettrés d’autres moyens de captiver l’intérêt.

    Les collèges d’abord procédèrent sur des traductions, puis les comédiens de l’hôtel de Bourgogne sur des imitations, et l’art dramatique fut créé.

    Ainsi cet art, auquel, dès le 17e siècle, on éleva chez nous de magnifiques temples, naquit et languit long-temps sur les chariots de nouveaux Thespis et dans les granges d’un hôpital.

    D’abord des bateleurs, avec leurs parades, qu’effacèrent les confrères