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NOTES.

peut-être trop exclusif, à tout ce qui tient aux mêmes époques, constitutions, institutions, mœurs, usages, etc. ? Peu nous importerait sans doute ; et encore moins aux visiteurs de la collection, auxquels ce livret est destiné : cependant nous nous arrêterons sur cette idée, dans l’espoir d’établir que le reproche de monomanie qu’on pourrait nous adresser à juste titre, doit être restreint à ce qui touche aux arts, et que notre fanatisme n’est pas aussi aveugle qu’on pourrait le supposer.

Nous ne trouvons notre place sous aucune des bannières exclusives servant de ralliement à certains exploitateurs de nos annales.

Nous laissons les continuateurs des éternels laudateurs du passé immoler tout à leur fétiche du bon vieux temps, et provoquer, par leurs regrets et leurs vœux, une rétrogradation de quelques siècles.

Nous laissons, bien plus volontiers encore, ces impitoyables contempteurs de tout ce qui fut, confondre le bien et le mal, dans leurs anathèmes, et dans l’acrimonie de leurs versions historiques, rendre les générations entières complices des faits reprochables à quelques hommes. Les crimes, les fraudes pieuses, les spoliations, la débauche des rois, des prêtres et des nobles, en présence d’un peuple abruti par les pratiques religieuses et par son abjecte soumission à ses maîtres ; voilà toute notre histoire, telle que le prisme de leur préoccupation nous la retrace. Encore navré des terribles effets de ce catéchisme de 1793, reproduit pour l’instruction de la génération naissante, et de la crainte que ces nouvelles semences ne portent des fruits plus amers encore, nous nous bornons à opposer à ce sombre tableau le résultat d’études consciencieuses faites sur des documents primitifs, non imprégnés du venin des commentateurs.

Certes nous ne nierons pas que, dès l’époque de la con-