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médecin relevant de l’administration municipale. Je crois que l’on a dépassé le but et que les promoteurs de cette mesure pleine d’humanité ne se sont pas rendu compte des inconvénients qu’elle comporte, que l’expérience a démontrés et que l’on peut remarquer en étudiant le mode adopté pour la constatation des naissances.

Un enfant naît ; son père vient, accompagné d’un voisin ou d’un ami, en faire la déclaration à la mairie ; on prend son nom et son adresse ; on le prévient que le médecin délégué ira s’assurer de la réalité du fait et lui remettra un certificat qu’il devra rapporter à l’employé de l’état civil, en ayant soin, cette fois, d’amener deux témoins avec lui. Le médecin est avisé par une note ; il sait que la loi lui accorde un délai de trois jours ; il ira donc au domicile du nouveau-né selon l’itinéraire de ses courses, le jour même peut-être, le lendemain sans doute, quelquefois seulement le surlendemain. Sur une formule imprimée, dont il n’a plus à remplir que les blancs et sur laquelle un employé a déjà relaté la date de la naissance, la profession et la demeure du père, il certifie le sexe de l’enfant, écrit le nom de la mère et signe. Ce certificat, qui tient lieu de l’ancienne présentation, est laissé entre les mains du père ; celui-ci le rapportera à l’employé de l’état civil, qui alors rédigera l’acte de naissance. Donc actuellement trois opérations au lieu d’une ; la présentation était plus rapide, plus simple, et évitait deux sortes de complications qui se présentent aujourd’hui.

Pour beaucoup de parents pauvres ou seulement d’une aisance restreinte, et c’est le cas presque général, la présence de l’enfant à la maison est un embarras considérable : on a déjà fait prix avec une nourrice qui, si elle est venue chercher son nourrisson, est une cause