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jours de la Révolution, et c’est tout au plus si l’on y trouva place pour les victimes des massacres de septembre. À la fin de 1793, le cimetière fut définitivement fermé. — Cependant tous les historiens jusqu’en 1814 parlent du cimetière Clamart. Confusion facile à comprendre et facile à expliquer.

L’hôpital Sainte-Catherine avait, le 31 mai 1783, acheté trois jardins contigus à Clamart, dont ils n’étaient séparés que par un mur, pour y créer un cimetière, qui fut bénit le 2 octobre de la même année par le curé de Saint-Gervais. Lorsque Clamart fut fermé, Sainte-Catherine continua à rester ouvert. Le peuple n’y regarda pas de si près, le nom auquel on était habitué se substitua naturellement à un nom plus nouveau, et pour tout le monde le cimetière Sainte-Catherine fut le cimetière Clamart. C’est à Sainte-Catherine que Mirabeau entra en sortant du Panthéon ; enfoui à deux mètres de profondeur, son cercueil y est encore, et l’on pourra le reconnaître à la plaque de cuivre rouge sur laquelle sont inscrits les noms et titres du grand tribun ; c’est à Sainte-Catherine que les suppliciés de nivôse furent inhumés ; une grille de fer placée dans la fosse même, autour de leurs corps, permettra de les retrouver ; Bichat y fut porté en 1802 ; le 16 novembre 1845, on l’en retira pour le conduire au Père-Lachaise ; le 5 avril 1804, on y plaça le général Pichegru, dont les restes, exhumés en 1861, reposent maintenant à Arbois. Clamart a complètement disparu aujourd’hui sous les vastes constructions de l’École d’anatomie de l’Assistance publique ; un réservoir a été élevé sur le tumulus qui couvrait les massacrés de septembre. Le cimetière Sainte-Catherine, coupé par le boulevard Saint-Marcel, garde encore quelques tombes qui penchent et s’effritent à l’ombre des sureaux et de quelques cyprès survivants d’un autre âge. Bientôt sans doute il sera en-