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miracles de persévérance et de bon vouloir. La commune d’Épinay-sur-Orge, reconnaissant qu’elle ne devait son salut qu’au courage habile de M. le docteur Billod, a fait frapper en son honneur une médaille commémorative, juste hommage rendu à un dévouement qui ne s’est pas démenti et qui a pris mille formes ingénieuses pour sauver tant de malheureux.

Vaucluse est rentré aujourd’hui dans les conditions normales. Lorsque j’ai visité l’établissement, il contenait 507 malades, traités par deux médecins et surveillés par 39 gardiens et serviteurs. La disposition des bâtiments, la séparation des hommes et des femmes, la division des quartiers, l’organisation des services, sont analogues à ce que nous avons vu à Sainte-Anne et à ce que nous trouverons à Ville-Évrard. Une sorte de plan uniforme, sauf les modifications imposées par la configuration des terrains, a été adopté pour la construction de ces trois asiles ; aussi accusent-ils tous trois les mêmes qualités et les mêmes défauts. Les qualités sont considérables, les défauts minimes ; deux seulement m’ont frappé : certains édifices indispensables, qu’il est inutile de désigner plus clairement, sont placés dans les préaux mêmes, loin des salles de réunion, loin des dortoirs : il faut absolument passer en plein air, c’est-à-dire sous la pluie ou sous la neige, pour s’y rendre. Cette disposition offre des avantages qui ne me semblent pas compensés suffisamment par les inconvénients de toute sorte qu’elle impose aux malades. L’autre défaut tient à ce que tous les quartiers sont identiques, ce qui est irréprochable au point de vue architectural, mais semble peu rationnel au point de vue pratique, car, s’il est insignifiant de réunir quarante-huit aliénés tranquilles ou paisibles dans le même préau et d’en faire coucher seize dans le même dortoir, cela devient tout de suite difficile, dangereux même, lorsqu’il