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M. Deleporte, instituteur des jeunes idiots à Bicêtre. — L’auge matelassée. — Aura epileptica. — Le bourrelet. — École de la Salpêtrière. — L’institutrice. — Dévouement filial. — Prestidigitation — Le tour du serin. — La pitié persiste. — Bal costumé. — Nymphomane. — La plume blanche. — 7 115 aliénés à Paris. — Insuffisance des asiles municipaux. — Paris forcé d’avoir recours aux asiles de province. — Il faut revenir au projet de M. Haussmann. — Asile à créer pour les convalescents.


Le nom des petites-maisons est resté populaire ; on croit généralement que c’était un hospice ouvert à tous les aliénés ; rien n’est moins exact ; il en contenait 50 seulement (44 en 1786), qui payaient une pension annuelle de 300 francs, portée à 400 en 1795. En réalité, un seul asile était, au commencement de ce siècle, réservé à la folie, asile insuffisant alors, qui depuis est devenu la maison de Charenton[1]. L’origine en est très-humble. Par acte authentique des 12 et 13 septembre 1641, Sébastien Le Blanc, sieur de Saint-Jean de Dieu, fonda sur le fief de Besançon, en la censive de Charenton-Saint-Maurice, un hôpital de sept lits, qu’il nomma Notre-Dame de la Paix, et dont il confia la direction aux frères de la Charité, qui s’y installèrent le 10 mai 1645. La fondation primitive a été respectée et s’appelle aujourd’hui la salle du canton. L’institution se développa, reçut des pensionnaires et rendait de sérieux services à la population, lorsqu’elle fut supprimée par un décret du 12 messidor an III, qui dispersait la communauté religieuse et ordonnait de rendre les malades à leurs familles ou de les interner aux petites-maisons. Un arrêté du Directoire, en date du 27 prairial an V, la rétablit, en la plaçant dans les attributions du ministère de l’intérieur, où elle est encore.

Un seul hôpital acceptait alors les aliénés : c’était

  1. La maison de Charenton est un pensionnat payant divisé en trois classes : 1 500 francs, 1 200 trancs, 900 francs ; le ministère de la guerre, par traité spécial, paye 3 fr. 50 c. par journée d’officiers, et 2 fr. 47 c. par journée de sous-officiers ou de soldats. Les pensionnaires en chambre payent annuellement 900 francs pour un domestique, 800 francs pour une bonne.