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ges », et le nom a subsisté jusqu’en 1772, époque où cet hospice fut supprimé.

L’exemple avait été donné, il fut suivi, et en 1545 le Parlement attribua au logement de 136 orphelins, — 100 garçons et 36 filles, — l’hôpital de la Trinité, situé au coin de la rue Saint-Denis et de la rue Greneta, et où les confrères de la Passion avaient joué leurs premiers mystères. Les pensionnaires de ce nouvel asile furent nommés les « enfants bleus » ; ils assistaient aux enterrements des personnes nobles, riches ou notables, et y recevaient quelques aumônes en argent ou en nature, qui servaient à leur entretien. De telles ressources étaient illusoires, et les pauvres petits, dès qu’ils pouvaient se traîner sur leurs jambes, s’en allaient mendier par les rues pour obtenir de quoi ne pas mourir de faim. Lorsqu’ils avaient grandi, qu’ils se sentaient doués d’agilité et d’adresse, ils ajoutaient les chances du vol à celles de la mendicité, et plus d’un enfant qui avait vagi sur le lit de bois de Notre-Dame terminait sa vie en faisant laide grimace en haut d’un gibet.

Le Parlement s’émut de cet état de choses qui menaçait de devenir de plus en plus douloureux. Pour en diminuer la gravité, il imposa, le 15 août 1552, aux seize seigneurs ecclésiastiques justiciers, qui seuls avaient action sur tous les ressorts de Paris, l’obligation de subvenir à l’entretien des enfants trouvés sur leur justice respective, et les frappa à cet effet d’une taxe annuelle dont le produit total était de 960 livres. C’était établir, selon les usages du temps, le domicile de secours que la loi du 24 vendémiaire an II devait fixer plus tard. Alors l’évêque de Paris fonda, pour recevoir les abandonnés sur son territoire, une maison qu’on nomma la Couche, et qui était située entre Saint-Christophe et Sainte-Geneviève des Ardens, sur l’em-