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norable. On y est admis à partir de l’âge de soixante ans révolus. » La pension est de 850 francs, indépendamment d’une somme annuelle de 100 francs destinée à représenter la valeur du mobilier et du trousseau. De 268 lits que cette maison contient, 259 étaient occupés à la fin de l’année 1869.

Tels sont les différents établissements dont l’Assistance publique dispose pour les privilégiés de l’indigence ; mais l’administration se trouverait dans un cruel embarras, si ses ressources hospitalières réservées aux vieillards et aux infirmes se bornaient aux sept maisons que nous venons de citer. En présence du chiffre énorme d’individus frappés par des maux incurables, par les infirmités de la vieillesse, par la misère absolue, il faut de vastes hospices, une bienfaisance très-active, et une gratuité d’admission que nulle restriction ne puisse atteindre. À toutes les épaves que notre civilisation rejette sans cesse il faut ouvrir des ports de refuge où l’on puisse du moins attendre en paix la dernière heure si l’on est un vieillard, et où l’on puisse s’armer pour le grand combat de l’existence si l’on est un enfant livré aux hasards de l’abandon. Ceux qui naissent et ceux qui meurent dans la misère appartiennent de droit à l’Assistance publique ; l’extrême enfance, l’extrême vieillesse, c’est-à-dire les deux débilités par excellence, les deux âges impuissants, réclament et éveillent toute sa sollicitude. À l’enfant et au vieillard elle tend une main très-secourable ; elle dit à l’un : Grandis sans crainte, je veille sur toi ; elle dit à l’autre : Repose en paix, sans souci du lendemain, je te conduirai jusqu’à ta dernière demeure.

Les peintres de la Renaissance ont souvent symbolisé la charité sous forme d’une femme laissant monter des grappes de nourrissons vers ses larges mamelles gonflées de lait. Notre Assistance publique fait plus et