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un prix déterminé, variant selon les conditions de quinze à quatre francs par jour, les malades des classes moyennes qui, n’étant pas en situation de se faire traiter chez eux, reculent devant les salles communes de l’hôpital.

Dans un ordre d’idées qui, pour être plus restreint, n’en est pas moins important, l’administration cherche à mettre au point de vue du prompt rétablissement des malades toutes les bonnes chances de son côté. C’est ainsi qu’elle a fait élever dans les jardins de l’hôpital Saint-Louis des baraques en bois destinées au traitement des opérés. Cet essai paraît n’avoir pas été heureux. Les baraques, construites en planches trop légères, étaient brûlantes en été, très-froides en hiver, et l’on a dû les abandonner en attendant qu’on les ait améliorées. Cela est fâcheux, car l’isolement et le calme sont toujours bienfaisants pour l’homme qui vient de subir une opération grave. Il y aurait, je crois, un moyen facile de remédier aux inconvénients signalés. Toute baraque bien faite, à moins qu’elle ne soit affectée à une destination essentiellement provisoire, doit être double et présenter exactement l’image de deux maisons que l’on aurait emboîtées l’une dans l’autre. L’intervalle qui sépare les deux murailles est comblé avec de la paille, avec du foin et mieux encore avec de la sciure de bois. De cette façon on est parfaitement garanti contre les excès de la température : les gardes-chasse qui vivent sur les hauteurs de la Forêt-Noire en pourraient dire quelque chose.

Un autre genre de tentative faite à Cochin a donné des résultats irréprochables. Dans un grand terrain vague appartenant à l’hôpital et tout plein de folles herbes, on a dressé des tentes de dimensions différentes, dont la plus grande contenait dix-huit lits, qui étaient occupés, lorsque je l’ai visitée. C’est presque