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les jours, non-seulement les objets de literie sont changés toutes les fois que cela est nécessaire, mais deux fois par an tous les matelas sont enlevés, envoyés au magasin central, où ils sont dépecés, passés à l’étuve et cardés à nouveau. De plus, de temps en temps, surtout lorsqu’une maladie épidémique s’est développée, on purifie les salles, absolument comme on désinfecte un navire qui a eu la peste. On procède avec cette méthode précise et méticuleuse qui fait sourire beaucoup d’esprits forts, mais dont nos diverses administrations se sont toujours bien trouvées. À l’aide de vapeurs nitreuses, de l’hyperchlorate de soude, du permanganate de potasse, on détruit rapidement tous les germes morbides qui peuvent s’être accumulés dans une salle ; après quelques jours d’aération complète, on la livre aux ouvriers qui rabotent le parquet, brûlent et détachent les peintures, enlèvent l’enduit des murailles et le mastic des vitres ; puis tout est refait à neuf et l’on met à la disposition des malades un emplacement aussi sain que s’il n’avait jamais été visité par la maladie. Ces précautions ne semblent pas encore suffisantes, car les hôpitaux ont, spécialement dans les services d’accouchement, des salles dites d’alternance, qu’on vide, qu’on laisse reposer pendant quelque temps, afin d’éviter, autant que possible, les mauvaises chances de la contagion.

Autrefois, pour ventiler les salles, on se contentait, en ouvrant la porte et la fenêtre, de mettre les malades dans un courant d’air ; mais, comme ceux qui sont dans un milieu infect n’en peuvent que bien rarement reconnaître la fétidité par eux-mêmes, les malades regimbaient, criaient qu’ils avaient froid, et mettaient la tête sous la couverture pour éviter l’oxygène qui leur arrivait d’une façon trop aiguë. Aujourd’hui et avec raison on donne à la ventilation une importance ex-