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maximum que vingt-six lits ; — c’est assez dire que, sans les nécessités imposées par la disposition même du bâtiment, cette salle serait divisée en quatre et n’offrirait point un encombrement qui est aussi contraire à la régularité du service qu’à la rapide guérison des malades. À mon avis, l’idéal de la salle hospitalière se trouve à Saint-Antoine, au rez-de-chaussée : un seul rang de lits placés en face d’immenses croisées qui laissent entrer l’air et le soleil ; le malade respire à l’aise, il est dans une solitude relative, il jouit de l’aspect du ciel et des grands arbres qui semblent lui promettre la santé.

Toutes les salles, qui pour la majeure partie sont parquetées en point de Hongrie, sont tenues avec une propreté merveilleuse. Cela est indispensable dans de pareils endroits, je le sais ; mais on ne reste pas moins frappé d’un certain étonnement à la vue des rideaux éblouissants de blancheur, des vitres transparentes, des boiseries lavées, des parquets cirés à outrance. Au fond de toute salle d’hôpital desservi par une communauté religieuse s’élève une sorte d’autel portant généralement une statue de la Vierge, enguirlandée de fleurs et placée entre deux chandeliers ; ce sont les sœurs qui s’amusent à faire de petites chapelles comme les enfants au jour de la Fête-Dieu. En feuilletant le registre des délibérations du conseil général des hospices, on pourrait se convaincre que plusieurs fois et avec insistance les protestants ont demandé que ces emblèmes « des superstitions du papisme » fussent enlevés, parce que de telles images étaient un scandale pour les puritains de la réforme. Sagement, on n’a tenu aucun compte de leurs observations, et l’on a laissé les religieuses hospitalières se livrer aux innocentes distractions où elles se complaisent.

Non-seulement les salles sont nettoyées et frottées tous