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pour un secours mensuel, qui varie entre cinq et dix francs ; cette petite somme n’exclut pas les bons de pain, les bons de viande, les vêtements et le linge. Bien des individus remplissant toutes les tristes conditions requises pour obtenir leur entrée dans un hospice et n’y pouvant trouver un asile, faute de place, restent sur le pavé de Paris ; l’administration, dans la mesure des fonds dont elle dispose, les adopte alors, et, par l’intermédiaire du bureau de bienfaisance de leur quartier, leur fait servir une pension annuelle qu’on appelle le secours d’hospice, et qui est fixée à 195 francs pour les femmes et à 253 francs pour les hommes. En 1869, 1 137 individus, 427 hommes et 710 femmes, ont pu jouir des bénéfices de cette subvention régulière.

Les ressources particulières des bureaux de bienfaisance sont très-aléatoires, car elles reposent sur l’initiative individuelle. Elles sont formées par le produit de quelques legs et des quêtes faites chaque année par les commissaires et dames de charité, après invitation pressante expédiée sous la signature du maire de l’arrondissement. À prendre le total des fonds versés en 1869 dans la caisse des bureaux, nous n’arriverons pas à un ensemble bien considérable, car il ne s’élève qu’à 906 926 francs 94 centimes. Il est facile, en voyant comment cette somme est répartie, de conclure que les recettes de chaque arrondissement sont en raison directe de la richesse et non point de la misère de ses habitants : ce qui, logiquement, devrait être le contraire. Ainsi les quartiers opulents, le Louvre, la Bourse, l’Opéra, le faubourg Poissonnière, donnent 80 747 fr., 72 294 fr., 97 288 fr., 88 422 fr., tandis que les arrondissements pauvres, ceux où les besoins s’accentuent parfois avec une urgence redoutable, ne peuvent parvenir à récolter que des sommes relativement insignifiantes : Belleville, 15 339 fr. ; Vaugirard, 13 889 fr. ; la Glacière, 17 708 fr. ;