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le Charolais, le Bourbonnais de mars à juin ; le Limousin, la Charente, la Dordogne de novembre à juin. Il en est de même pour les moutons : ceux de l’Allemagne viennent de septembre à janvier ; ceux du Midi, c’est à-dire de la région située au sud d’Orléans, de mai à septembre ; de Maine-et-Loire de juillet à novembre ; du Nord (Aisne, Oise, Somme, etc.), de janvier à mai ; du Berri, de mai à septembre ; du Soissonnais, de février à mai ; de la Champagne, d’août à décembre ; des environs de Paris, entre l’époque des récoltes et celle des semailles. La bonne et maternelle France s’est divisé la lourde tâche d’alimenter sa capitale qui, comme un enfant gâté, regorge de biens sans même s’inquiéter d’où ils lui arrivent.

Les départements expéditeurs les plus importants sont au nombre de trente-deux, parmi lesquels ceux du Calvados, de la Nièvre, de la Sarthe, de Seine-et-Oise, de Maine-et Loire, font les envois les plus réguliers et les plus considérables. Cependant, malgré la richesse de notre sol, il est à croire que nous ne suffisons plus aux besoins de notre subsistance, car voilà l’étranger qui pousse ses troupeaux jusque sur notre marché. Grâce aux chemins de fer ils arrivent sans trop souffrir, et l’on peut, par des chiffres puisés à des documents authentiques, montrer que l’Europe entière concourt à notre approvisionnement. En effet, pendant l’année 1868, l’Allemagne a expédié à Paris 629 342 moutons ; l’Italie, 1 950 bœufs ; l’Espagne, 1 501 bœufs et 2 604 moutons ; la Hongrie, 178 280 moutons ; le Tyrol, 2 183 moutons ; la Suisse, 1 239 veaux. On ne s’arrêtera pas là, et je sais que des commissionnaires sont partis pour la Roumanie afin d’aviser au moyen d’amener jusqu’à Paris, sans trop de frais ni trop de déchet, les immenses troupeaux qui paissent là-bas dans les steppes. La viande de boucherie deviendra, dans un