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À deux heures et demie du matin, on était complètement maître du feu.

Les blessés sont au nombre de sept, savoir :

Le sergent Boulard, les pompiers Lanjaer (contusionné) ; Hedieu, qui a été asphyxié et qu’on a dû saigner sur la place pour le rappeler à la vie ; le gendarme François Antonini, et les sieurs Lefebvre (Marie), courtier en bijoux, demeurant boulevard de Montrouge, n° 35 (blessé à la main droite) ; Bataille (Pierre), cordonnier, 38 ans, demeurant rue Aubry-le-Boucher, n° 20, (épaule démise) ; Chéron (Antoine-Eugène), 43 ans, porteur aux Halles, demeurant rue des Poiriers, n° 10, qui a eu la plante des pieds brûlée.

Toutes ces blessures seront sans suites fâcheuses.

M. le général Soumain est resté une heure environ sur le lieu du sinistre.

On prétend que M. le général Schramm est venu également, mais nous ne l’avons point vu.

M. Doller, inspecteur général de l’approvisionnement de la ville de Paris, est arrivé un des premiers sur le lieu du sinistre, et son personnel des forts, encouragé par sa présence, a contribué pour une large part à l’extinction de l’incendie.

Quand on a été maître du feu, M. l’inspecteur général, secondé par nous, a pris les mesures nécessaires pour que l’approvisionnement de la capitale ne souffrît pas de l’événement que nous constatons.

À cinq heures du matin, il ne restait plus que deux pompes laissées par mesure de sûreté, vingt hommes du 9e de ligne et des sergents de ville en quantité suffisante pour nous permettre de faire garder le pavillon incendié de façon à ce que personne ne pût y pénétrer.

Il n’eût pas été prudent avant le refroidissement complet des voûtes de les surcharger inconsidérément.

Des gardes de Paris, des soldats envoyés de la caserne du Louvre et d’autres casernes, s’étaient retirés avec leurs officiers, ainsi que l’inspecteur divisionnaire Vassal, qui accompagnait M. le chef de la police municipale ; puis trois officiers de paix de l’arrondissement. M. Baruel est resté avec nous jusqu’à cinq heures du matin.

M. Le Clerc, notre collègue du quartier Bonne-Nouvelle, est arrivé à onze heures et demie et n’a quitté le lieu du sinistre qu’à trois heures du matin.

Les dégâts à supporter par la ville de Paris sont considérables.

Ils ne s’élèveront pas, paraît-il, à moins de cinq cent mille francs.

Les colonnes en fer placées au milieu de la voûte, où le foyer de l’incendie s’était trouvé concentré, ont été tordues par le feu d’une si terrible façon, que si celles qui supportaient les colonnes supé-