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portantes, — le secrétaire général, le caissier principal et d’autres, — sont entrés jadis comme petits commis aux écritures et ont fait leur chemin, un chemin brillant et fort envié, à travers les bureaux où ils ont gravi successivement tous les degrés de la hiérarchie.

Par suite d’une combinaison ingénieuse, tout fonctionnaire, depuis le gouverneur jusqu’au dernier garçon de recette, est soumis à un cautionnement qui, selon la situation administrative des individus, est représenté par un plus ou moins grand nombre d’actions de la Banque. Les employés, étant propriétaires dans l’établissement qu’ils servent, ayant une part du fonds social, ont un intérêt direct et permanent à ne pas négliger un travail qui peut avoir une certaine influence sur leur propre fortune. Aujourd’hui, le personnel attaché à la Banque possède 9 175 actions, représentant au cours actuel 27 973 750 francs. La Banque ne dédaigne pas d’entrer dans les petits détails, et elle a fait établir dans les sous-sols un restaurant dont la carte, fixée à l’avance, permet aux employés de trouver, pour un prix relativement minime, une nourriture qui ne parait pas à dédaigner[1].

Si j’ai réussi à faire comprendre les multiples opérations que la Banque met en mouvement, on conviendra qu’à une largeur de vues qu’on ne peut nier elle ajoute une prudence à toute épreuve. Bien des financiers de l’école moderne, école qui souvent a montré une hardiesse qui dépassait les limites, trouvent que la vieille, c’est ainsi qu’ils appellent la Banque, devrait sortir de son cercle d’action habituel et entrer sans hésitation dans le mouvement des affaires. En la pressant, fort

  1. Les garçons de recette, en dehors des droits qu’ils ont à une pension de retraite, ont fondé, le 1er avril 1823, une caisse de secours qui leur permet de donner 10 francs par année de service, avec réversibilité sur la veuve et les orphelins, à ceux qui en font partie.