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ne soit pas failli non réhabilité, peut avoir un compte courant à la Banque : il suffit de remplir certaines formalités faciles et d’adresser une demande au conseil, qui ne refuse jamais. On peut dès lors confier à la Banque les fonds qu’on a sans emploi, en disposer selon ses besoins, à l’aide de mandats payables au porteur, à la condition expresse que la valeur du mandat ne dépassera jamais celle de la somme mise en dépôt. La Banque devient donc dépositaire et caissière ; elle est responsable de la somme reçue, touche et paye au lieu et place de celui qui prend lui-même le nom de compte courant. Ce sont les gros négociants, les notaires, les agents de change, qui usent surtout de ce moyen très-sûr de garder de l’argent et de le faire mouvoir sans en avoir l’embarras. Pour beaucoup de ces personnes, principalement pour les notaires et les agents de change, les mandats donnés sur la Banque sont des mandats de virement. Si à la suite d’une liquidation un agent de change doit 100 000 francs à l’un de ses confrères, au lieu de le payer en écus ou en billets, il lui remet un bon de virement qui est envoyé à la Banque ; on débite le compte du premier agent de change de la somme indiquée, et l’on en crédite le compte du second ; de cette façon, le payement est effectué sans échange d’espèces.

Ce système est très-pratique, il est d’une sécurité parfaite et apporte dans les relations financières une économie de temps considérable. Les personnes admises au compte courant et à l’escompte ont aussi la faculté de faire toucher par la Banque les effets qu’elles ont à recevoir ; cette opération, qu’on appelle le comptant, est absolument gratuite. Ce service prend un accroissement extraordinaire et pourrait même, par l’encombrement qu’il occasionne, par les frais qu’il entraîne, causer quelques embarras à la Banque, si elle ne savait tou-