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même du billet. On peut l’affirmer sans pécher par excès d’orgueil national, c’est la France qui a créé le plus beau, le meilleur, disons le mot, — le seul modèle du billet de banque.

Avant de parler de l’impression des billets, il est bon d’expliquer le signalement qui les distingue les uns des autres et qui, comme point de repère et de contrôle, a une importance de premier ordre. Lorsqu’on regarde avec soin un billet de banque, quelle qu’en soit la coupure, on remarque qu’il porte une lettre suivie d’un chiffre et deux fois répétée, un chiffre deux fois répété, et enfin, en petits caractères, un troisième chiffre isolé. Ces chiffres n’ont rien d’arbitraire, ils constatent l’état civil du billet.

Toute émission de billets a lieu par alphabet (c’est le mot technique). Chaque alphabet, désigné par un numéro d’ordre, représente 25 000 billets, chaque lettre en représente 1 000. Selon que la lettre est suivie ou précédée d’une autre lettre, suivie ou précédée d’un chiffre, elle peut produire un tel nombre de combinaisons que nos petits-neveux n’en verront pas la fin. Ainsi chaque billet émis est frappé d’une lettre de série et d’un numéro particulier qui changent pour chaque billet. En outre, le chiffre isolé, adopté seulement depuis un arrêté du conseil en date du 20 juin 1867, représente le numéro du billet dans l’ordre de la coupure à laquelle il appartient.

Prenons pour exemple un billet de 1 000 francs. Au-dessous de l’énoncé Banque de France, je lis : Paris, 25 mai 1808 ; cela prouve que ce jour-là le conseil a décidé qu’on émettrait l’alphabet dont ce billet fait partie. À gauche, en haut, sur les rinceaux bleus de la bordure, il porte la lettre T, suivie immédiatement du chiffre 32 ; lettre et chiffre sont répétés à droite en bas ; je sais dès lors qu’il appartient à l’alphabet 32 et dans cet