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faite généralement d’os calcinés. Le plomb en s’oxydant a la propriété d’absorber tous les métaux qui ne sont pas nobles ; il ne respecte que l’or et l’argent. Soumis au feu, le plomb oxydé pénètre le tissu de la coupelle, entraînant le cuivre avec lui. Le globule métallique qui reste n’est donc plus qu’un alliage d’or et d’argent ; on le convertit en une petite lame à l’aide d’un laminoir microscopique ; celle-ci est roulée en cornet, puis elle subit successivement trois bains bouillants d’acide nitrique de force croissante, l’argent est dévoré par l’eau-forte, et il ne reste plus dans le matras qu’un cornet spongieux qui est de l’or pur ; on expose ce dernier au feu pour lui donner une consistance qui permette de le manier sans le détruire, et ensuite on le pèse. L’écart qui sépare le second poids du premier donne naturellement le titre exact.

Si les deux essayeurs obtiennent un résultat analogue, leur expérience est définitive ; si, au contraire, ils diffèrent d’opinion, le directeur des essais opère à son tour sur la troisième pièce qu’il a gardée en sa possession, et l’expérience à laquelle il procède décide en dernier ressort. Lorsque les essais ont constaté que les pièces étaient d’un titre inférieur ou supérieur de deux millièmes au titre légal, la brève tout entière est refondue ; si le titre est bon, elle doit avant d’être reconnue valable, être encore vérifiée au triple point de vue du poids, de la sonorité et de l’empreinte. Toutes les opérations dont je viens de parler, prises d’échantillons et essais, donnent lieu à des procès-verbaux détaillés, rédigés d’après une formule invariable et signés par les divers agents, vers qui on pourrait, au besoin, faire remonter la responsabilité d’une erreur.

Les dix sébiles contenant la brève sont portées à la salle de la délivrance, où l’on recommence, mais avec bien plus de soin, l’opération que les flans ont déjà