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combe la charge d’entretenir, de remplacer les machines et de faire les frais du salaire des ouvriers. Il y a donc là deux organisations essentiellement distinctes, la fabrication et la commission ; la première est soumise à la seconde, qui prononce sans appel comme cour souveraine.

Les hôtels des monnaies ont été extrêmement nombreux en France, surtout pendant le premier empire, lorsque Utrecht et Turin nous appartenaient ; sous le gouvernement de Louis-Philippe, les monnaies furent réduites à quatre (Paris, Rouen, Lille, Strasbourg) ; de 1853 à 1857, sept ateliers ont concouru à la fabrication des pièces de bronze[1]. Il n’en existe plus que trois, celui de Paris, celui de Strasbourg et celui de Bordeaux, qui chôme en ce moment. On peut être fondé à croire que l’intention du gouvernement est d’arriver tôt ou tard à supprimer ces deux derniers et à centraliser la fabrication de toutes les monnaies françaises à l’établissement du quai Conti ; cette mesure, que l’usage des machines à vapeur et la rapidité qui en résulte suffiraient seuls à justifier, ne peut donner que de bons résultats. Permettant au contrôle de s’exercer sur une seule fabrication, elle assurera aux espèces monétaires une régularité et une homogénéité à l’abri de toute critique. L’outillage de l’hôtel de Paris peut facilement être augmenté. Quelques nouveaux aménagements peu dispendieux, et qui s’imposeront d’eux-mêmes, lorsque la rue de Rennes viendra déboucher sur le quai Conti, donneront à notre Hôtel des Monnaies l’ampleur dont il a besoin.

  1. Quelques gouvernements, entre autres celui de Suisse et celui de Belgique, remplacent la monnaie de bronze par des espèces en nickel, métal qui semble onctueux au toucher et dont le frai doit être considérable. En ce moment (décembre 1869), l’Hôtel des Monnaies de Paris frappe une quantité considérable de pièces d’un demi-réal, en nickel, pour la république de Honduras.