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grammes de beurre, 2 467 129 kilogrammes d’œufs, 4 005 744 kilogrammes de fromages secs, 12 790 467 kil. de sel gris et blanc, 10 360 590 kilogrammes de glace à rafraîchir ; à cela il faudrait ajouter 123 424 hectolitres d’alcool pur, 112 563 hectolitres de cidre, 41 907 hectolitres de vinaigre, 288 128 hectolitres de bière dans lesquels on ne doit pas confondre 58 711 hectolitres de bière fabriquée dans les brasseries parisiennes. Les denrées alimentaires de toute sorte qui ont acquitté les droits d’octroi aux barrières ont produit la somme de 68 189 538 francs, qui, ajoutée aux 5 584 000 perçus dans les marchés, forment un total de 73 773 538 francs. C’est là ce que la boisson et la nourriture ont rapporté à la ville de Paris pendant le cours de l’année 1868. Si les droits d’entrée qui frappent les subsistances étaient répartis également sur tous les habitants de Paris, chacun d’eux aurait à payer annuellement 40 fr. 41 c., ce qui serait excessivement lourd pour beaucoup d’artisans et de petits employés.

Au commencement du quatorzième siècle, Jean de Jeandun écrivait dans son Traité des louanges de Paris : « Je pense qu’il suffit de dire que cette ville est munie en tout temps de provisions si variées et si belles, qu’un palais excité par la faim ne sera jamais privé de se satisfaire avec des mets simples ou recherchés. Mais le prix de vente et d’achat de ces denrées subit des variations de taux que commande l’opportunité ou la différence des temps. Ce qui semble merveilleux, c’est que plus la multitude afflue à Paris, plus on y apporte un nombre exubérant, une exubérance nombreuse de vivres, sans qu’il se produise une augmentation proportionnelle du prix des denrées. » Ce dernier fait n’est plus malheureusement aussi vrai qu’autrefois et nous en avons eu la preuve en 1867, pendant la durée de l’Exposition universelle. À ce moment, les substances ali-