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déclarées qui ont été égarées ou détournées. Les objets tombés en rebut, sur l’ensemble de toutes les opérations, ont été de 2 168 147, sur lesquels 861 733 ont pu être, après recherches approfondies, remis aux destinataires. La vente des timbres-poste a produit 95 334 669 francs ; la part seule de Paris a été de 20 279 634 fr. 96 cent. Quant aux contre-seings, ils sont plus abondants que jamais.

Le service exclusif de Paris a exigé 1 903 agents, qui ont manipulé 303 628 425 objets ; 3 nouveaux bureaux ont été ouverts, ce qui donne un total de 39, dont 13, dits bureaux de passe, servent de point de départ à 13 lignes de tilburys. Pour désencombrer l’hôtel des postes, que l’accroissement des correspondances rend chaque jour plus étroit et plus impropre au service, on a laissé aux bureaux de passe le soin de classer les lettres destinées à la province, — ce sont les plus nombreuses. Ces bureaux forment la dépêche départementale (divisée en 35 sous-dépêches correspondant aux 35 bureaux ambulants) et la remettent aux tilburys qui, dans la cour de l’hôtel de la rue Jean-Jacques-Rousseau, la versent directement aux fourgons destinés aux gares de chemins de fer ; l’administration centrale n’a donc plus à pourvoir qu’aux manipulations des dépêches de Paris, de la banlieue, de l’étranger, et c’est tout ce qu’elle peut faire dans les conditions déplorables où elle continue à être installée, malgré les plaintes incessantes de tous les intéressés.

Une loi du 20 décembre 1872 a autorisé la circulation de correspondances découvertes sur cartes postales, à taxe inférieure de 10 centimes pour la ville et de 15 centimes pour les départements ; ces cartes, mises pour la première fois à la disposition du public le 15 janvier 1873, semblent avoir été acceptées dans une certaine proportion, car pendant la première année la poste en a transporté 5 156 071 à 10 centimes et 11 295 342 à 15 centimes. On peut regretter que la nécessité de faire face aux exigences financières créées par la guerre ait engagé l’Assemblée nationale à voter la loi du 24 août 1871, qui impose une surtaxe proportionnelle aux objets confiés à la poste ; c’est se mettre en contradiction avec les besoins du public et avec la tendance intelligente des autres nations à pousser la réforme postale jusqu’aux dernières limites ; il faut espérer que cette mesure rétrograde sera essentiellement transitoire, et que la force même des choses nous conduira à un tarif uniforme et très-modéré : 5 centimes pour la ville, 10 centimes pour la province, 15 centimes pour l’étranger. L’accroissement des correspondances comblerait promptement le déficit ouvert par l’abaissement de la taxe, et le fisc, qui continue en France à tirer bon parti de l’administration des postes, n’aurait pas à s’en plaindre.

Malgré la guerre, la Commune, la surtaxe, les postes sont en-