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Nulle lettre n’est anéantie sans avoir été ouverte. Six employés armés d’une forte serpette sont occupés à cette fastidieuse besogne ; lorsque l’enveloppe a été fendue, la lettre en est extraite, dépliée, secouée, Quand on s’est assuré qu’elle ne contient aucune valeur, soit en billets de banque, soit en effets commerciaux, soit en mandats sur la poste, soit en timbres d’affranchissement, on la jette dans un trou carré, creusé au centre même de la table devant laquelle opèrent les six employés placés face à face, puis elle est emportée pour être réduite en pâte et devenir du papier neuf ou du carton, selon les hasards de sa destinée future.

Un autre bureau fort curieux est celui de la poste restante ; c’est là que se jouent le prologue et l’épilogue de bien des drames et de bien des comédies ; les employés y ont les mains pleines de dénoûments. Trois guichets s’ouvrent du bureau sur la salle d’attente, où le public est toujours impatient et contraste par son attitude avec l’impassibilité des agents chargés de la distribution. C’est là que viennent les étrangers de pas-

    geurs, marins, passagers, etc. ; 4o les lettres portant une annotation extérieure qui en indique le contenu. On détruit au bout de trois mois : 1o les lettres adressées à des personnes inconnues ; 2o les lettres adressées à des personnes parties sans faire connaître leur nouvelle résidence ; 3o les lettres sans adresse ou portant une adresse illisible ou incomplète, et celles adressées sous le couvert des agents des postes ; 4o les lettres d’origine française à destination de l’étranger et renvoyées comme rebuts par les différents offices ; 5o les lettres provenant des pays étrangers du continent dont les relations avec la France ne sont pas réglées par des conventions de poste. — On détruit au bout de six mois : les lettres non affranchies à destination des pays de l’Europe pour lesquels l’affranchissement est obligatoire ; 2o les lettres originaires des pays étrangers d’outre-mer, dont les relations avec la France ne sont pas réglées par des conventions de poste, et qui sont apportées dans les ports de France par des paquebots réguliers. — On détruit au bout d’un an : 1o les lettres non affranchies à destination des pays situés hors de l’Europe pour lesquels l’affranchissement est obligatoire ; 2o les lettres originaires des pays d’outre-mer qui ne correspondent avec la France que par la voie des bâtiments de commerce. — Au bout de huit ans, on détruit les lettres renfermant des papiers importants, effets de commerce, timbres-poste, etc.