Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mis 3061 en circulation pendant l’année 1873[1]. Ces 3 061 voitures ont fait 1 122 556 journées de travail, ont opéré une moyenne de 31 000 chargements, et ont nécessité l’emploi d’une cavalerie qui, au 31 décembre 1873, comptait 8 315 chevaux, dont le prix d’achat a été de 785 fr. 57 c. par tête. La recette totale des voitures de place a été de 14 574 185 fr. 15 c., auxquels il convient d’ajouter 38 452 fr. 85 c., produits par la rectification de la feuille des cochers, qui ne sont pas plus honnêtes que par le passé. Les 148 voitures de grande remise appartenant à la Compagnie ont fait 554 451 fr. 11 c. de recettes, représentant 17 365 journées de travail. On est revenu à la vieille idée des compteurs mécaniques, sorte de surveillants automatiques et impeccables, permettant de contrôler avec certitude le service des cochers ; les essais, dont on se promettait d’excellents résultats, semblent n’avoir pas tenu toutes leurs promesses, car je lis dans un document administratif se rapportant à l’exercice de 1875 : « Nous avons fait beaucoup d’expériences sur les compteurs durant cette année, notamment avec le concours et sous le contrôle de l’autorité municipale ; ces expériences nous ont prouvé que le but n’était pas encore atteint. »

Quelques voitures, qui n’appartiennent pas à la Compagnie générale, ont, pendant l’hiver, circulé dans Paris, montrant aux badauds étonnés une pancarte sur laquelle on pouvait lire : voiture chauffée. Elles étaient munies, à l’intérieur, d’une boule remplie d’eau chaude, semblable à celles dont on fait usage dans les wagons de première classe de nos chemins de fer. Les cochers des loueurs particuliers et de la Compagnie n’ont point vécu en trop mauvaise intelligence avec le public, car la préfecture de police n’a reçu que 1 766 plaintes contre eux. La brigade qui les surveille est composée d’un officier de paix, d’un brigadier, de six sous-brigadiers et de 75 gardiens de la paix ; comme autrefois, elle relève les contraventions et fait subir les punitions disciplinaires. Les voyageurs sont tout aussi négligents que par le passé, car le Dépôt a reçu, en 1873, 20 562 objets oubliés dans les voitures : 10 720 dans les fiacres et 9 842 dans les omnibus. La période 1870-1871 a durement pesé sur la Compagnie générale ; on en jugera par ce fait que sa cavalerie qui, au 31 décembre 1869, comptait 9 620 chevaux, était réduite à 3 051 au 31 décembre 1870, et à 569 au 1er mars. Les services militaires et l’alimentation publique avaient amené cet écart profond, qui fut promptement comblé ; dès le 31 décembre 1871, les écuries avaient reçu 8 639 animaux.

Les omnibus mis en circulation dans Paris, sur les trente-deux lignes déterminées par l’autorité municipale, ont été, en 1873, au

  1. Les numéros réservés à la Compagnie générale vont de 1 à 3 500 et de 4 001 à 5 000.