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pont d’Iéna et les différents quartiers de Paris, recevaient au moins 10 000 voyageurs par jour. Certes, c’était plus que suffisant, mais chacun voulait arriver et partir aux mêmes heures, de sorte que les places de stationnement, engorgées pendant toute la journée, se vidaient presque à la même minute, et que tout le monde était mécontent.

Il est difficile de s’imaginer que Paris ait pu manquer de voitures, car certains boulevards, certaines rues sont tellement encombrés par les véhicules de toute sorte, qu’il est parfois imprudent et souvent dangereux d’essayer de les traverser. Que serait-ce donc si, comme quelques inventeurs trop hardis le proposent, on appliquait la vapeur à la traction des voitures spéciales sur nos voies macadamisées ! Paris deviendrait inhabitable et infranchissable ; j’aime mieux ce modeste entrepreneur qui, faisant un retour vers le passé, va, dit-on, nous offrir bientôt cinq cents chaises à bras, avec galant uniforme pour les porteurs et dorures sur les panneaux. La concurrence ne sera pas redoutable pour les fiacres et les omnibus. Ce sera bien lent pour traverser notre ville immense ; mais, le soir, ce sera commode pour aller en soirée de porte en porte, et lorsqu’il tombera de l’eau, nos jeunes marquis de Mascarille pourront sortir sans « exposer l’embonpoint de leurs plumes aux inclémences de la saison pluvieuse[1] ».

Appendice.Paris, en 1873, a eu à sa disposition 6 757 voitures marchant à l’heure et à la course, et 1 500 voitures de grande remise faisant le service au jour, à la semaine, au mois ou à l’année. Ces 8 257 véhicules appartiennent à 1 500 loueurs et à la Compagnie générale. Cette dernière administration est la mieux pourvue ; elle possède 5 073 voitures de place, sur lesquelles elle en a

  1. Ce projet, formé dans les premiers mois de l’année 1867, n’a pas été au delà d’un contrat d’association.