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Chaque dépôt est sous la surveillance d’un chef accosté d’un ou de deux piqueurs ; il a la haute main sur les conducteurs, les cochers, les palefreniers, les charrons, les laveurs, les maréchaux-ferrants, les lampistes, et peut les punir disciplinairement. Chaque matin, il envoie à l’administration centrale un rapport détaillé selon une formule sur le personnel, la cavalerie et les fourrages ; chaque conducteur lui remet le soir la recette de la journée et sa feuille de travail. Le dépôt a son infirmerie visitée chaque soir par un vétérinaire ; quant au service médical pour les hommes, il est organisé de telle sorte qu’une consultation quotidienne est donnée dans un dépôt de chaque quartier et que les malades sont, au besoin, visités à domicile par les médecins de l’entreprise générale.

C’est entre six et sept heures du matin qu’il faut voir ces larges cours, où les poules se promènent en caquetant et en cherchant pâture[1]. Les chevaux de service achèvent de manger l’avoine ; on les harnache après les avoir frottés d’un dernier coup d’étrille et de brosse, on les détache, on leur donne une claque sur les reins en disant : Hue ! Ils traversent l’écurie l’un derrière l’autre, s’en vont lentement par la cour et viennent se placer devant la voiture qu’ils ont l’habitude de conduire, tranquillement, avec cette résignation intelligente qui est si admirable chez les animaux. Pendant qu’on les attelle, le cocher arrive, le fouet en main ; il monte sur son siège ; le conducteur va prendre sa feuille. Sept heures sonnent, il s’élance sur le marche-pied, la lourde voiture s’ébranle et commence sa tournée, qui finira à neuf heures du soir ; celles qui sortent à neuf heures du matin ne rentrent qu’à minuit.

Les écuries sont larges et contiennent vingt chevaux

  1. L’administration autorise chaque chef de dépôt à avoir une basse cour composée de trente-cinq à quarante-cinq volailles.