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de cette épître s’est vu arraché par la violence, du sein de sa famille, promené de prison en prison, précipité d’abîme de souffrance en abîme d’horreurs, dépouillé par des brigands, masqués sous le voile de la justice, attaqué dans son honneur, sans jamais faire à la loi l’honneur de la moindre procédure légale pour justifier cette attaque ; poursuivi enfin dans son existence, non seulement par des menées sourdes, mais par les attentats les plus positifs et les plus directs : et tous ces excès ont été déployés contre la personne, durant 948 jours, malgré son appel formel à l’autorité de son souverain, malgré la réclamation des lois de la province, et malgré son recours, public et signifié, à la justice de toute la nation.

Des oppressions si bien marquées au coin de la tyrannie ne sont pas personnelles à l’opprimé : des bandes de citoyens en corps ont été enlevées de leurs foyers domestiques, traînées par la baïonnette dans les cachots et après avoir langui des mois entiers dans ces lugubres retraites, renvoyées indignement chez elles, sans dispenser à ces malheureux ces secours de route que l’humanité ne refusa jamais à l’indigence écartés de son humble domicile par les contre-temps de la fortune : ces actes de violence ont été, ces dernières années, si fort renouvelés, si multipliés dans la province de Québec, qu’à la fin les yeux familiarisés ne s’en formaliseraient plus : mais la justice et l’honneur outragés et réclamant un