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toute l’Angleterre, c’est que les lois modestes de l’urbanité civile proscrivent, chez les hommes bien nés, un langage si brut et si brusque, quoiqu’après tout on pourrait bien déroger à des statuts purement arbitraires de convenance sociale vis-à-vis d’un homme qui vient de douez cents lieues surprendre la bonne foi de son souverain, suborner par l’artifice et le mensonge la créance de nos ministres et fouler aux pieds toutes les lois de la candeur et de la fidélité qu’il doit à tout un peuple de concitoyens. Ce n’est là cependant que le voile spécieux et public pour masquer plus adroitement des desseins bien plus chers et plus personnels à son mystérieux constituent : sa grande affaire est de faire canoniser, par la voix toujours sanctifiante des ministres, quoiqu’égarés et surpris, ce long cours d’iniquités qui ont noirci l’administration du général Haldimand et de cimenter, par cette sanctification escamotée et de contrebande, sa confirmation dans une dignité, qui, dans ses mains, ne sera jamais que le fléau du Canada, à raisons des apanages usurpés que son despotisme, en dépit des lois, n’a pas rougi de lui approprier.

Milord, ce n’est point à un particulier, (tel que M. Williams) qui, tout couvert, tout cousu de bienfaits, vient, au nom de la reconnaissance, ou plutôt de sa cupidité intéressée, étaler le panégyrique mensonger de son bienfaiteur ; ce n’est point même à un