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la première dupe et la première victime de la méprise, qui la prive d’une foule de bons et riches sujets, qui, interdits de s’établir dans son sein, avec les droits citoyens aux places publiques et aux acquisitions territoriales, transportent ailleurs leurs familles et leur fortunes, souvent acquises à l’ombre de sa sagesse et de ses services. Plus je considère le bien de l’État, plus me promets-je ici que le parlement ne laissera pas subsister plus longtemps une erreur si détrimentale à toute la nation.

Voilà, Messieurs, toutes les pièces principales de détail politique qui, dans leur ensemble, peuvent être assorties à la formation totale d’un gouvernement heureux dans la province, qui l’a assurément acheté bien cher, ne fût-ce que par les calamités produites par une administration manquée, de plus de 20 ans. J’ai essayé de les lier l’une à l’autre, avec le plus d’ordre qu’il a été possible à la faiblesse de mon génie ; il ne vous reste plus que de les coudre avec plus d’art dans une supplique provinciale, pour être présentées au trône, et au parlement d’Angleterre ; car les ministres ne sont dans l’État que les agents du pouvoir exécutif : il est bien dans leurs mains par des lénitifs passagers, des modifications momentanées, d’adoucir pour un temps l’amertume du joug que vous avez goûté à si longs traits : ils peuvent même, par un choix réfléchi, et pour coup, bienfaisant, placer sur vos