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à élever ? Il n’existe plus, dans toute son étendue, aucune institution nationale, où la jeunesse documentée puisse être initiée dans les diverses sciences économiques, analogues aux offices des diverses classes des citoyens de l’État. Qu’est-ce que l’État pourrait attendre d’une génération d’enfants, que la politique précoce de l’éducation n’aura pas façonnés pour les divers emplois de l’État ? Bien des citoyens aujourd’hui envoient leurs enfants en France, pour suppléer à la pénurie des écoles publiques, qui condamne en Canada la jeunesse à ne pouvoir mettre en valeur les talents dont la nature a pu les douer. Une expatriation si prématurée les rend après à leur patrie, imbus de sentiments dont l’esprit de nationalité se formalise. C’est la faute de la prévoyance publique ; les chefs de famille ont reçu de la nature l’ordre de polisser leurs familles ; ils l’exécutent, en faveur des lieux qui en favorisent le succès.

Les jésuites sont aujourd’hui réduits à quatre dans le Canada, et un cinquième fixé depuis longues années par l’autorité publique en Angleterre, pour le service de l’État. Ils ont tous atteint l’automne plus que commencée de la vie. Le gouvernement pourrait, dans le moment, les placer dans une honorable retraite, pour le peu de jours qui leur restent. Il aurait alors sous la main de riches fonds, tout prêts à être mis en valeur et en œuvre pour l’institution des écoles