Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/244

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’autre personnage, que celui que la sainteté de leur état leur prescrit ; nous ne sommes plus dans ces jours désastreux, où la tiare et les mitres constituaient les seules couronnes de l’univers ; c’est faire revivre, en quelque façon, la honte de ces temps malheureux, que de supposer entre dans le sacerdoce un empire, dont il y a longtemps que la sagesse éclairée des peuples l’a justement dépouillé. Le Canada, par le genre d’éducation qui y forme la jeunesse généralement destinée aux utiles fonctions de l’agriculture, n’enrôle que peu de sujets au service de l’Église. Eh bien ! que l’évêque, par ses substituts, aille en emprunter des autres États catholiques ; mais pour le succès de ce plan, il faut que la législature, par une proclamation solennelle, ouvre l’entrée du Canada à tous ces prêtres étrangers qui voudraient s’y consacrer au service de la religion. Voici le seul point, dont la providence politique du gouvernement puisse ici se mêler avec honneur ; qu’il établisse à Londres un tribunal ecclésiastique, composé de tous les évêques et les dignitaires du royaume, qui seront officiellement préposés pour enquérir juridiquement de la morale et du caractère de ces prêtres nouveaux venants ; et leur administrer tel serment de fidélité que des sujets doivent à titre sacré de religion à leur légitime souverain. Cette enquête et ce serment seront autant à la gloire de la sagesse du gouvernement, qu’à l’avantage, à la bonne édification et à la sécurité de province.