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d’assemblée qu’il a été jusqu’ici question de placer à la tête de la législature de la province, vous offusquait ; elle lésait votre délicatesse, et affectait visiblement vos[1] droits.

C’était des assemblées toutes protestantes, qu’on formait sur un plan raccourci ; il n’est plus question aujourd’hui de ce rétrécissement. Tout le monde aujourd’hui en Angleterre concourt à ne plus vous disputer vos prérogatives nationales ; vos droits de citoyens sont généralement reconnus ; le droit des gens vous le donne ; l’Angleterre, sous sa vertueuse constitution, ne sait pas faire violence au droit des gens : sous ce nouvel aspect constitutionnel, il n’est plus en Canada, qu’une seule classe de colons, c’est-à-dire, de sujets-citoyens, tous soumis au même maître, et unis d’intérêts : c’est ce titre seule de sujets-citoyens, qui doit décider de l’éligibilité radicale des membres de la nouvelle assemblée ; et c’est sur ce plan générique de l’économie électorale, que vous

  1. Je ne suis pas le seul protestant dans la province de Québec ; mais nous serions tous prêts à protester, que nous choisirions tous de préférence de vivre sous une assemblée toute catholique romaine, que sous le gouvernement présent tel qu’il est aujourd’hui ; et tels doivent être, et sont de fait, les sentiments de tous les honnêtes gens de la communion romaine, pour une assemblée, toute protestante, exceptés peut-être quelques-uns de ces hommes radicalement intéressés et serviles, que leur élévation dans les places a vendus pour jamais à l’iniquité du despotisme et du despote.