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Quatrième article de la réforme

L’institution de l’assemblée.

Je n’ignore pas, Messieurs, que le despotisme masqué a pris ici les devants, et a conspiré de longue main pour vous armer préalablement d’indifférence, de dégoût, d’aliénation même, contre un établissement, le seul fait pour économiser, de politique théorique et pratique, le bonheur national d’une province éloignée de l’autorité primitive. Ce despotisme projetait de fixer parmi vous son empire ; il a débuté par vous préoccuper contre une institution son ennemie, toute ajustée pour l’abattre : la marche n’a pas été mal rusée pour éterniser son triomphe ; mais la raison instruite à l’école d’une triste et malheureuse expérience, revient de loin ; et c’est un triomphe si digne de tout être pensant, que je me promets de votre droiture et de vos lumières après une mure considération de la réalité. À quels titres, l’institution d’une assemblée, c’est à dire, d’un corps législatif, réunissant dans son sein tous vos représentants, c’est-à-dire consistant de vos plus illustres, vos plus vertueux concitoyens, pourrait-elle devenir défavorable à vos intérêts, et mériter, d’emblée, votre réprobation ? Je vous entends ; c’est que ce corps de la nouvelle législature serait autorisé à taxer la province, et à l’opprimer sous le poids des impôts.

Voilà, je le sais, ce grand épouvantail, à la faveur de qui on a généralement effarouché