Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée
[   118   ]


donc ici, par ce récit attesté depuis par une lettre de M. Levesque[1], et confirmé par le

  1. « Monsieur,
    « En réponse à votre demande, je vous dirai, que les premiers jours de décembre de 1780, je priai le général Haldimand de vous laisser sortir de prison, en lui représentant le triste état où vous étiez, en égard à votre santé, et la mauvaise prison que vous occupiez ; lui offrant d’être votre caution. Il me fit réponse, (comme il avait déjà dit) qu’il était fâché que vous fussiez soupçonné. Enfin, il m’accorda votre élargissement, et appela Monsieur Le Maître, à qui il dit d’aller avec moi chez le lieutenant-gouverneur, Monsieur Cramahé, lui dire se sa part de vous faire sortir, après avoir pris ma signature pour la forme du cautionnement. Le message fut fait ; et Monsieur de Cramahé, étant occupé alors, me pria de repasser le lendemain ; ce que je fis : et Monsieur Dunn dressa l’obligation ; et la portant avec moi dans l’appartement de mon dit sieur Cramahé, ce dernier nous dit, « La girouette a tourné ; le général m’a envoyé contre-ordre. » je conçus que vous lui aviez pu écrire quelque chose la veille ou le matin. Je fus vous trouver, et j’appris de vous que je ne m’étais pas trompé ; ce que le général me confirma le dimanche d’ensuite à son lever. Je me suis reproché de ne vous avoir pas été prévenir sur le moment, en sortant de chez le lieutenant-gouverneur la première fois : cela aurait arrêté votre lettre au général, et donné vraisemblablement votre liberté.
    J’ai l’honneur d’être, bien parfaitement,
    Monsieur,
    Votre très humble
    & très-obéissant serviteur,
    (Signé)
    François L’Evesque.