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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

« Le bien-être intérieur de l’Égypte était fondé sur le vaste développement de son agriculture et de son industrie. On découvre à chaque instant dans les tombeaux de Thèbes et de Sakkarah des objets d’un travail perfectionné démontrant que ce peuple connaissait toutes les aisances de la vie et toutes les jouissances du luxe. Aucune nation ancienne ou moderne n’a porté plus loin que les vieux Égyptiens la grandeur et la somptuosité des édifices, le goût et la recherche dans les meubles, les ustensiles, le costume et la décoration.

« Telle fut l’Égypte à sa plus haute période de splendeur connue. Cette prospérité date de l’époque des derniers rois de la dix-huitième dynastie, à laquelle appartient Rhamsès-le-grand ou Sésostris. Les sages et nombreuses institutions de ce souverain, terrible à ses ennemis, doux et modéré à ses sujets, en assurèrent la durée.

« Ses successeurs jouirent en paix du fruit de ses travaux et conservèrent en grande partie ses conquêtes. Le quatrième d’entre eux, nommé Rhamsès-Meiamoum, prince guerrier et ambitieux, les étendit encore davantage ; son règne entier fut une suite d’entreprises heureuses contre les nations les plus puissantes de l’Asie. Ce roi bâtit le beau