Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la conviction qu’une puissance boréale, comme la Norvège ou le Danemark, aura à cœur d’y construire de suite un observatoire.

— Oh ! s’écria l’Américain…

— Comment ! fit Petersen, mais ce sera, je l’espère bien, l’œuvre de ce siècle. Est-ce que la géodésie, la science des formes de la terre, n’attend pas, d’observatoires installés au Pôle, la démonstration de l’aplatissement du sphéroïde terrestre ? Est-ce que nous n’avons pas à constater en ce point le nombre des oscillations du pendule et, par suite, les variations de la gravitation ? Et la Météorologie ? Et l’Insolation ? Et le Magnétisme ? Et tant d’autres sciences, qui attendent, des phénomènes observés sur l’axe terrestre, confirmation de tant de principes ou d’hypothèses contestées ?

— Nous repartons, fit Georges Durtal, jetant au dehors un sac de lest.

Mais, tout à l’exposé de rêves longtemps caressés, et dont la réalisation se rapprochait, le savant s’était levé, et comme s’il eût été dans un amphithéâtre :

— Et la Paléontologie ? madame, rugit-il, prenant à partie directement mistress Elliot, qui n’en pouvait mais ; devinez-vous ce qu’elle a à attendre de notre découverte de demain, cette science des fossiles ?… Ce ne sont plus des ossements que nous trouverons là-bas, mais des animaux entiers, conservés par l’éternel froid. Ne vous souvient-il pas que le savant russe Pallas, chargé d’une mission scientifique par Catherine II, trouva, aux embou-