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Polaire, ramena les regards sur le yacht. Un petit panache de fumée noire cachait en partie sa coque d’un gris d’argent. Le navire appareillait.

Ses observations terminées et rapidement reportées par un trait rouge sur la carte détaillée que sir James lui avait fournie et qu’il avait étalée sur une petite table pliante, Georges Durtal mit le moteur en mouvement, embraya les hélices et, à l’aide du gouvernail, fit décrire à l’aérostat un demi-cercle, qui ramena sa pointe vers le Nord.

— Mervellous indeed ! murmura le milliardaire, le regard extasié devant l’enchevêtrement des câbles, le rapidité de rotation des hélices et la complexité des plans, qui différenciaient si profondément le Patrie de tous les aérostats connus.

Et aussitôt, il insista auprès de l’officier pour être initié, ainsi que le docteur Petersen, au maniement du gouvernail et à la marche du moteur, car il fallait que lui aussi fût en état de prendre le quart et, par suite, la direction dans quelques heures. Quant au savant, tout en restant chargé plus spécialement des observations, il devait connaître le maniement des organes principaux, pour être en mesure de relayer les deux autres, en cas de besoin.

Quand il eut en main le volant de direction, l’enthousiasme du Roi de l’Automobile ne connut plus de bornes, et mistress Elliot suspendit un instant sa pieuse lecture, pour suivre les premiers essais de dirigeabilité de son mari.

Avec une docilité parfaite, l’avant du dirigeable