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dant dans l’éternel repos, obtenir du Tout-Puissant l’adoucissement de nos derniers jours !… »

La grotte est creusée. Les deux naufragés plantent à l’entrée le drapeau suédois…

Et c’est la vie d’hivernage dans toute sa monotone tristesse.

Par bonheur, ils ont deux fusils et des munitions ; ils tuent quelques ours, non sans avoir failli être dévorés eux-mêmes par une ourse dont ils avaient emporté l’ourson.

Bien que n’espérant plus rien, la passion des découvertes tient toujours Andrée et, au cours de septembre 1898, il s’attaque a la banquise pour y creuser le puits qui doit conduire à l’Océan arctique.

Ils se relaient pour ce travail et, bien qu’ils aient pris la précaution de s’attacher avec des cordes, Fraenkel disparaît dans l’eau en arrivant a la dernière couche de glace, à 3 m. 50 de profondeur. Andrée l’en retire, mais son compagnon contracte là une pneumonie que compliquent encore des attaques de scorbut.

Fraenkel ne se relèvera plus : il meurt au cours d’octobre 1898.


18 octobre. « Je n’ai ni le courage, ni la force de traîner au dehors le cadavre de mon pauvre compagnon, écrit Andrée ; j’ai récité sur lui les dernières prières : je devrais lui donner pour tombeau ce puits que nous avons ouvert sur la mer et que