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Hydg. sol. Amstg. South. 1897.

— Il y a une douzaine de ces tubes dans une des anfractuosités de la grotte, dit l’Américain ; ils étaient dissimulés sous des peaux d’ours. Or, Hydg, veut dire hydrogène, n’est-il pas vrai ?

Malgré son flegme, le milliardaire était très ému. Cette trouvaille, que rien ne pouvait faire prévoir, pouvait être le salut du Patrie.

Quant à Georges Durtal, le mot d’hydrogène avait produit sur lui l’effet que doit produire, sur le voyageur perdu au désert, la vue d’une source fraîche.

Ce précieux gaz était le sang du ballon ; infusé dans son enveloppe, il pouvait lui rendre la force ascensionnelle perdue, et si, au lieu de confier au vent une masse indirigeable, on repartait avec la nacelle et le moteur, on pouvait espérer encore le salut.

Même devant l’ouragan qui accourait, il ne faudrait pas désespérer ; on se laisserait emporter par lui, et le Patrie quitterait le Pôle comme il avait quitté Andevanne.

Mais après avoir essayé de comprendre ce que voulait dire le reste de l’inscription, l’officier du génie secoua la tête.

— Vous dites qu’il y a une douzaine de tubes comme celui-là ? demanda-t-il.

— Oui, et un autre beaucoup plus gros, mais moitié moins long, sur lequel on distingue des ma- nettes et un cadran. L’aiguille du cadran est à zéro…