Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— En 1897.

— Parfaitement, huit ans avant la scission par conséquent. Donc, quand il a planté le drapeau au Pôle, il était aussi bien Norvégien que Suédois, et mon triomphe personnel est aussi complet que je puis le désirer.

L’américain agacé ne trouva rien à répondre, et Petersen, dans une agitation croissante, se dirigea vers Georges Durtal.

Aidé de Bob Midy, celui-ci cherchait à se rendre compte, en essayant de soulever la nacelle par son support tubulaire, de ce qui restait au Patrie de force ascensionnelle. Après plusieurs tentatives, il avait pu constater que, comme il le craignait, cette force était désormais insuffisante pour les arracher à la banquise polaire.

Et tout, dans son attitude, révélait un profond découragement, lorsque le docteur Petersen, sa grosse tête rejetée en arrière, se planta devant lui.

— Commandant, vous ne me refuserez pas l’immense faveur que je vous demande au nom de la science, au nom de la France, foyer de science s’il en fût : puisqu’il ne faut pas une heure pour atteindre le point où flotte le pavillon de mon pays, veuillez prier Mlle de Soignes de m’y conduire en traîneau. Je vais faire enlever par Bob les écrous qui relient mon instrument au bardage de la nacelle ; nous l’installerons sur le traîneau où étaient tout à l’heure sir James et mistress Elliot, et une fois au pôle, je fais l’observation décisive, historique, celle