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Déjà, le traîneau-automobile en était en partie recouvert. La jeune fille courut à lui comme à un ami retrouvé, donna un tour de manivelle, et le petit moteur reprit aussitôt son ronronnement bruyant.

— Croyez-vous qu’il pourra nous traîner tous, miss ? demanda l’Américaine.

— J’en suis sûre. Il est de quatre chevaux, m’a dit sir Harris : c’est plus qu’il n’en faut… J’ai seulement peur de manquer d’essence, car je ne sais si Bob a rempli complètement le réservoir au départ.

Cependant, l’Américain avait apporté une des cordes trouvées dans la nacelle. Georges Durtal fit une remorque, qu’il eut soin d’éloigner du propulseur pour éviter tout enrayage.

Déjà Christiane, impatiente, était installée au volant.

Combien je regrette de n’avoir pas apporté mon appareil photographique, dit mistress Elliot ! Ce cliché des deux malheureux que nous abandonnons serait le souvenir le plus saisissant de notre voyage…

Décidément, la robuste espérance du milliardaire venait de regagner sa femme.

Elle aussi comptait revenir…

Ignorance des conditions d’un voyage aérostatique, confiance dans leur étoile, fatalisme, il y avait un peu de tout cela dans la ténacité avec laquelle l’un et l’autre parlaient du retour.

Sir Elliot et sa femme s’installèrent sur le traîneau