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et le plan de raccord de la carcasse métallique du Patrie que se dessine le vide produit dans l’enveloppe par la diminution du gaz. Un large méplat se forme ainsi sous l’aérostat et son plan, s’ajoutant à celui des ailerons si heureusement relevés tout à l’heure, aide encore à la puissance de relèvement du système.

Cette fois c’est bien un aéroplane, un plus lourd que l’air, qui file à une prodigieuse vitesse.

Dès lors son point de chute recule indéfiniment.

Pourtant il faut qu’il tombe, et insensiblement Georges Durtal voit la terre se rapprocher, mais il a le temps maintenant de jeter le guide-rope, et, presque tranquillisé désormais, il vient en aide à l’Américain, lequel s’obstine à essayer de briser la ficelle qui retient le lourd paquet de cordes.

L’officier se souvient qu’il y a dans une cantine à vivres plusieurs couteaux de table, parvient à en atteindre un, coupe la ficelle, et le lourd serpent tombe en frétillant dans la neige durcie…

Au même moment, Georges Durtal coupe l’allumage, le moteur s’arrête, les hélices ronronnent encore pendant une centaine de mètres et ne battent plus l’air que faiblement ; la nacelle touche le sol, et le choc est à peine sensible, car un autre poids a contribué à délester au dernier moment le ballon : c’est le traîneau automobile, suspendu par son unique courroie et dont les 380 kilos constituent le meilleur tampon qui se puisse imaginer…