Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 2, 1899.djvu/360

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Le maréchal des logis Pierre Bertigny.
— Mon colonel, je crains…

— Laissez-moi finir ; vous ferez vos observations après. Toutes les considérations que je vous énumère m’ont donc convaincu, et je vous préviens que je vous propose pour Saumur à cette inspection générale. Vous y entrerez dans deux mois.

— Mon colonel,… voulut dire Pierre.

— Qu’est-ce que c’est ? ça ne vous va pas, fit le colonel L’Huillier qui ne se rappelait déjà plus sa concession de tout à l’heure, tant son caractère autoritaire admettait peu la réplique.

— Mon colonel,… bégaya Pierre de nouveau.

— Suffit ! rompez !…

Quand notre ami se retrouva dans la cour du quartier, il se tâta pour savoir s’il ne rêvait pas. Il avait depuis longtemps renoncé à toute ambition, comptant sous peu arriver maréchal des logis-chef et espérant atteindre son bâton de maréchal dans le grade d’adjudant, pour y terminer ses vingt ans de services.

Il avait maintenant vingt-sept ans : c’était bien tard pour arriver sous-lieutenant ; encore