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Mais Pierre Bertigny n’était pas décidé à mourir sans avoir tout tenté.

Il sentait le pont du bâtiment fuir sous ses pieds, l’eau montait à vue d’œil.

À quoi se raccrocher ?


L’accoutrement du jeune homme pouvait prêter à rire.

Deux matelots munis de haches lui fournirent la réponse qu’il cherchait.

Courant au milieu des débris de toutes sortes, ils tranchaient avec une merveilleuse adresse les cordes qui retenaient au bordage le grand mât abattu sur le pont, pendant qu’un troisième, armé d’une scie, achevait de couper à sa base les fibres de bois qui pouvaient l’y rattacher encore.

Debout sur la passerelle, le commandant de la Stella leur criait en italien les indications nécessaires.

— Accrochons-nous à cette vergue, dit le capitaine Renucci.

Maintenant l’eau arrivait au niveau du pont : encore une minute et le navire allait être recouvert par les lames.

Pierre se retourna pour chercher sa sœur.